La Gruyère - 14.12.2024 - Lire l'article
SOUS LA COUPOLE
A Berne, session d’hiver rime principalement avec budget, mais pas uniquement. Ainsi, nous avons notamment eu à nous positionner sur le destin de l’industrie sidérurgique en Suisse. Un dossier aux enjeux importants. Pour rappel, en avril et novembre, on apprenait que les deux plus grandes entreprises suisses dans le domaine, soit Stahl Gerlafingen à Soleure et Swiss Steel à Lucerne, étaient contraintes de licencier plusieurs centaines d’employés en raison de graves difficultés financières.
Dans ce contexte, il a été proposé de profiter de la révision de la loi sur l’approvisionnement en électricité pour introduire une disposition afin de permettre de réduire de manière dégressive les taxes d’utilisation du réseau pendant une durée déterminée. Sont concernées les entreprises produisant plus de 20 000 tonnes de métal par année à partir de matériaux majoritairement recyclés et ce, pendant une période limitée à quatre ans et pour autant qu’elles respectent les conditions énumérées (maintien du site, transparence, pas de versement de dividendes, investissements durables à réaliser).
Comme une majorité du Conseil national, il m’a semblé juste de soutenir cette mesure dans un souci de pragmatisme. Par ailleurs, il ne s’agit pas d’une subvention étatique qui pèserait sur le budget de la Confédération et donc sur le contribuable, mais d’une réduction de taxe limitée dans le temps. Désormais, il revient au Conseil des Etats de se prononcer.
De manière générale, je crois qu’il est important que le Conseil fédéral réfléchisse à sa politique industrielle. La Suisse ne doit pas rester passive face à l’évolution de la situation au niveau mondial. Il faut désormais tracer une voie claire.
Finalement, parce que le thème va de pair avec la saison festive qui bat son plein, parlons de foie gras. En effet, le Conseil national devra bientôt se prononcer sur l’initiative populaire déposée par Alliance Animale Suisse, qui souhaite en interdire son importation. Cette initiative est une violation crasse du concept de liberté individuelle, car, bien plus que l’importation, elle vise en réalité à nous interdire toute consommation de foie gras, sa production étant d’ores et déjà interdite dans notre pays. Si elle venait à être acceptée par le peuple, ce produit serait prohibé en Suisse. Le consommateur ne pourrait donc ni passer la frontière avec cet aliment, ni en acheter dans notre pays. Parce que je crois fermement que chacun devrait être libre de choisir ce qu’il mange, je me battrai contre cette initiative.
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de belles fêtes. Que la nouvelle année vous apporte santé, joie et prospérité!